> Chronique de la vie économique wallonne : le regard de Didier Paquot
v L'économie wallonne, un paysage de l'aube
2020-01 - Namur, le 21 septembre 2020. > [pdf]
Il est tentant de rapprocher deux actualités pour illustrer le contraste économique wallon : d’une part les doutes grandissants sur la venue de Thunder Power à Gosselies, ce constructeur d’automobiles chinois qui doit installer son usine européenne sur le site de Caterpillar, et de l’autre l’investissement important d’un fonds "Bill Gates" dans Univercells, une biotech wallonne centrée sur la définition de "plateformes biomanufacturières".
D’un côté la Wallonie désindustrialisée qui peine à combler le vide laissé par les grandes entreprises industrielles disparues, de l’autre la Wallonie audacieuse, bien inscrite dans l’économie du 21e siècle.
Ce contraste, on le retrouve dans beaucoup de domaines. D’un côté, des dizaines de milliers de chômeurs de longue durée, mal formés, de l’autre des entreprises qui cherchent en vain des collaborateurs aux compétences aigües. D’un côté, des centaines de friches industrielles en attente de réhabilitation, de l’autre un manque de terrain pour accueillir les entreprises naissantes ou en croissance. D’un côté, deux grandes villes qui ne parviennent pas à jouer leur rôle de métropole, de l’autre, une province qui explose sans véritable centre urbain. On pourrait multiplier ce type de paradoxes.
L’économie wallonne est un paysage de l’aube. A l’ouest, la nuit est encore noire, quelques étoiles qui scintillent encore. Mais à l’est le soleil rougeoie, le ciel bleuit. Cependant, contrairement au mouvement du soleil qui est inéluctable, la lutte entre le jour et la nuit n’est pas gagnée pour l’économie wallonne. Et la question qui se pose est la suivante : ne fait-on pas trop d'efforts pour éclairer la nuit et insuffisamment pour aider le soleil à monter haut dans le ciel ? Ou dit autrement: comment résoudre les paradoxes cités plus hauts dans l’intérêt de ces entreprises récentes qui feront l’économie wallonne de demain ?
Bien sûr, on ne peut abandonner les territoires dévastés par la désindustrialisation, mais accorde-t-on assez d’attention et de moyens à ces entrepreneur-e-s qui veulent développer leurs activités novatrices sur le sol wallon, dont les centres de décision et de recherche sont en Wallonie ? A-t-on vraiment une politique globale (infrastructures, R&D, aménagement du territoire, finances, formation) qui réponde à leurs besoins ? Est-ce là que nos autorités, nos structures financières et de soutien mettent l’essentiel de leur énergie ? Les mesures et politiques existantes sont-elles adéquates et efficaces ?
Il grandit en Wallonie un vrai esprit entrepreneurial, soutenu par des structures de R&D (universités, centres de recherche) de très bon niveau, concentrons-nous alors à faire fructifier ce qui sont nos seules ressources endogènes : l’enthousiasme, l’audace, la persévérance, la compétence, bref l’esprit industriel qui a fait jadis la richesse de la Wallonie.
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