v La dignité, mais aussi l’intérêt de la Wallonie
Namur, le 3 octobre 2021.
Dreamstime - Tacna
Pour qu’un pays marche et continue, des éléments essentiels sont à réunir par ses composantes pour ce qui concerne leurs relations entre elles:
- pour l’exprimer positivement, une courtoisie élémentaire et un respect mutuel;
- pour l’exprimer sur le mode négatif, l’absence de critiques publiques blessantes et ne correspondant pas à la réalité.
Autrement dit, pour reprendre les termes sportifs de notre Premier Ministre fédéral, dans la Team Belgium et dans son jeu, quand une Région-membre discrédite une collègue vis-à-vis de l’extérieur, chacun en conclut qu’elle affaiblit l’équipe et mérite le retrait des feuilles de matchs (ce qui équivaut à une carte rouge). Et ce a fortiori quand ses propos peuvent causer des dommages à une collègue.
De quoi parlons nous?
- d’une déclaration du président de la N-VA du 26 septembre ("Si la Wallonie était un pays, le FMI interviendrait. Elle est dans une situation pire que la Grèce en 2010") (1). Or, on sait que les interventions du FMI concernent les pays connaissant des crises d’endettement et incapables de faire face aux échéances de leur dette...
- de l’apologie de cette déclaration par un député fédéral N-VA, ajoutant que "malheureusement, les francophones obtiennent un gouvernement wallon qui préfère rester propriétaire de sociétés d’armement, d’aéroports..." et que "les politiques francophones continuent de plaider pour [...] (2) des allocations de chômage gratuites, des retraites gratuites".
Imaginez la réaction d’un investisseur potentiel quant à une telle présentation, réductrice et bourrée de contre-vérités ou fake news. Il s’agit donc de déclarations dommageables pour la Wallonie et attentatoires à sa dignité. Notre Région ne peut donc pas se laisser faire. C’est d’autant plus préoccupant que selon le récent sondage Ipsos (18 mai - 1er juin 2021), ladite N-VA et le Vlaams Belang récolteraient ensemble 47,9 % des voix aux élections du Parlement flamand.
Dans les mêmes pages, Giuseppe PAGANO, spécialiste des finances publiques en Belgique et Professeur à l’UMons, restaure l’objectivité: "... la Flandre est une région structurellement plus riche que la Wallonie. La rejoindre sera donc toujours difficile, d’autant plus si nous faisons face à des crises, et donc à des dépendances exceptionnelles comme celles connues avec les inondations. Mais on peut bel et bien envisager que les situations des régions se rejoignent" (1).
La situation ainsi décrite appelle en tout cas un renforcement de l’attractivité de la Wallonie. Et cela avec les apports des différentes parties prenantes (notamment les partenaires sociaux), chacune de celles-ci se posant la question de savoir comment agir dans ce sens à son niveau.
________________
(1) La Wallonie est-elle pire que la Grèce de 2010?, La Libre Belgique, 1er octobre 2021, pp. 40 - 41
(2) N’estimant pas la proposition sotte, nous n’avons pas repris du texte "la gratuité des transports publics", qui était également citée par le député en question. Mais il n’est pas correct de laisser croire que tous les "politiques francophones" y sont favorables.
> Partagez cet article avec vos réseaux :
@InstitutDestree@InstitutDestreewww.linkedin.com/company/destree-institute/ Webmail de MAD-Skills.eu
(c) https://www.institut-destree.eu, en ligne depuis 1996,
ONG partenaire UNESCO et UN-ECOSOC depuis 2012
Propulsé par hébergé par wistee.fr