> Chronique de la vie économique wallonne : le regard de Didier Paquot
v Le top mondial des écosystèmes de start-up
2021-32 - Namur, le 4 octobre 2021. > [pdf]
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Nous nous sommes plongé avec bonheur dans le "Global Startup Ecosystem Report (GSER2021) (1)" publié par les organismes "Startup Genome" et "GEN". De description en description des meilleurs écosystèmes de start-up, on se promène sur la planète, on passe par les grandes métropoles – Londres, Pékin, Tokyo, …, mais aussi par des villes, régions plus inattendues – Bangalore, Kerala, Telanga, et tant d’autres…
Et on imagine dans toutes ces villes, dont nous avons parfois des images, une jeunesse, insérée dans un tissu urbain au charme du pays, installée dans des bâtiments modernes ou plus traditionnels mais mis aux normes de la meilleure technologie, une jeunesse en train de travailler dans des dizaines de langues différentes, en pleine décontraction mais avec ferveur, à la construction du nouveau monde qu’elle invente chaque jour, et souvent pour le meilleur. Comme le souligne Yann Lechelle, "serial entrepreneur" français: "Les start-up fonctionnent à l’optimisme et aux grandes idées, et personne n’investit à risque dans une compagnie technologique à moins d’avoir des ambitions de changer le monde."
Que ce voyage fait du bien. Les auteurs de ce rapport – on l’aura compris, très revigorant – est donc "startup Genome (2)", une organisation de recherche mais aussi et surtout de conseils aux autorités publiques pour accélérer les performances des écosystèmes des start-up. Le GEN quant à lui, ("Global Entrepreneurship Network (3) ") gère une plateforme de projets et de programmes destinés à faciliter pour tous et partout la création et le développement d’une entreprise.
Un écosystème de start-up est défini comme un cluster de start-up (et entités qui y sont reliées) qui puisent à une même réserve de ressources et qui généralement résident à 100 kilomètres autour d’un point central dans une région particulière. L’objectif de l’écosystème est le lancement et la croissance d’entreprises. Ces écosystèmes sont multisectoriels, même si certains domaines peuvent être dominants.
Le GSER 2021 établit le top 30 mondial des écosystèmes de start-up sur base de 6 familles de critères : performance financière, capacités de financement, portée commercial ("market reach"), talents et expériences, mise en réseau ("connectedness") et connaissance.
Les 10 premiers écosystèmes sont :
• Silicon Valley
• London
• New York City
• Pékin
• Boston
• Los Angeles
• Tel Aviv
• Shangai
• Tokyo
• Seatle
Eh oui, en dépit de son âge et de quelques signes de déclin, la bonne vieille Silicon Valley fait encore la course en tête. Quant à ceux et celles qui parlent du déclin des Etats-Unis, ce classement le nuance : 5 écosystèmes américains sur les 10 premiers, et également 50% dans le Top 30. L’Asie se taille aussi la part du lion : 2 chinois et un japonais dans le Top 10 et 27% dans le Top 30.
Par contre, un seul européen dans le Top 10 (Londres), et 3 supplémentaires dans le Top 30 : Paris (12), Amsterdam (13) et Stockholm (17). Et juste aux portes du Top 30 : Munich et Berne-Genève.
La valeur des 7 premiers écosystèmes donne le tournis : chacun montre une valeur supérieure à 110 milliards $ et la valeur agrégée de ces 7 écosystèmes se montent à 2.200 milliards $.
Le GSER 2021 fait aussi le classement des 100 écosystèmes de start-up émergents. Et là, bonne nouvelle, on retrouve Bruxelles à la 12ème place. Malheureusement, il n’y a pas de focus sur l’écosystème bruxellois, donc on ne peut préciser ce qu’il comprend ni quel territoire il couvre, on apprend seulement que le financement de l’early-stage est un de ses atouts. On retrouve aussi dans le classement Anvers entre la 71ème et 80ème place.
Et en parcourant les descriptions d’écosystèmes dans des pays ou régions à peine plus grandes que la Wallonie, on se surprend à rêver de trouver dans un futur top 100 des écosystèmes émergents un écosystème wallon. On a déjà de bonnes bases : une licorne (4), Odoo (il n’y en a tout de même que 2.000 dans le monde), de nombreuses start-up qui commencent à prendre leur envol, des incubateurs, des universités et hautes écoles.
Comment faire grandir cet écosystème naissant, comment le dynamiser, lui donner de l’ambition, le mettre en réseau, susciter plus de créations, attirer les investissements ? Alors on imagine un Gouvernement wallon, laissant un peu de côté les politiques sectorielles ou de filières un peu usées et qui, jusqu’ici, n’ont pas donné de résultats très probants, pour mettre sur pied une ambitieuse politique de start-up et d’entrepreneuriat. Moins miser sur des secteurs ou des sous-secteurs, mais sur le dynamisme des entrepreneurs, quelque soit le domaine.
On va même jusqu’à caresser l’idée que le Gouvernement se fasse aider, par exemple par Startup Genome, pour construire cette politique, et ainsi bénéficier d’un regard neuf et international sur notre écosystème actuel.
Tournons-nous plus résolument vers l’avenir, dépoussiérons-nous, osons soutenir plus franchement notre jeunesse technologique et entrepreneuriale, donnons-lui les moyens de ses rêves, prenons plus de risques, laissons-nous contaminer par sa fraicheur et son enthousiasme.
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(1) https://startupgenome.com/report/gser2021. Grand merci à Chrisitan Saublens de me l’avoir renseigné.
(2) https://startupgenome.com/
(3) https://www.genglobal.org/
(4) On appelle “Licorne”, une start-up qui a atteint la valeur d’1 milliard de dollars.
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