Leonid Andronov (c) Dreamstime.com
On a souvent évoqué la population flamande de Bruxelles et ouvert un débat, vraisemblablement oiseux, sur l’ordre à donner à l’énumération de ses deux dimensions, flamande et bruxelloise, bruxelloise et flamande. Deux types d’éléments viennent en tout cas de nous permettre de mieux cerner cette réalité et son évolution:
v tout d’abord, l’accentuation de la différenciation avec la situation dans les provinces flamandes. Ainsi, Marc SINARDET, politologue bien connu, remarque "une autre réalité, plus urbaine" et note qu’"ils se considèrent de plus en plus comme Bruxellois, et sont de moins en moins dans une logique de défendre leurs droits de Flamands" (1). Une déclaration de Cieltje VAN ACHTER, cheffe du groupe N-VA au Parlement bruxellois, fournit une indication allant dans le même sens: "Ce n’est pas toujours facile de faire comprendre aux gens l’importance de ce qui relève de l’institutionnel et du budget" (1). En outre, entre les nouvelles générations de francophones et de néerlandophones à Bruxelles, on découvre un profil très commun, notamment quant à l’attractivité de Bruxelles comme "seule ville de Belgique avec une atmosphère internationale" (2);
v d’autre part, on ne peut négliger les propos du plus gros score néerlandophone aux élections bruxelloises de 2019, Pascal SMET (One.brussels/Vooruit): "On est dans un système où 8 à 10 % de la population ont des ministres garantis, cela devient antidémocratique. Je suis pour des listes bilingues. Dans les villes, il faut un mouvement qui réunit » (1).
Je crois profondément que ces différents éléments renforcent l’effectivité d’une identité bruxelloise bilingue - et même multilingue, à atmosphère internationale -, suffisamment forte pour constituer une des quatre Régions (ou États fédérés) composant la Belgique de demain. Et cela dans le cadre d’un schéma véritablement à quatre (1 + 1 + 1 +1) (et non pas 2 + 2, donc sans intrusion décisionnelle d’une autre Région, mais avec possibilité de conclusion d’accords interrégionaux). On peut imaginer qu’alors, dans un esprit de clarté et de respect mutuel, la Région bruxelloise se réfère à la Convention-cadre du Conseil de l’Europe sur la protection des minorités nationales pour garantir les droits des néerlandophones et ainsi bloquer les angles par rapport à un éventuel risque d’enlisement communautaire.
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(1) Les Flamands de Bruxelles, électeurs perdus des nationalistes, Adrien de Marneffe, La Libre Belgique, 4 janvier 2022, pp. 4 - 5
(2) Cf. Patrick Deboosere, Professeur de démographie à la VUB, ibid., p. 5
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