v Ni hubris, ni hyper-modestie, mais invitation à l'extraversion
Namur, le 29 avril 2022.
Photo 150421192 © Anibal Trejo, Dreamstime.com
Le Larousse nous permet de ne pas oublier un mot féminin nous venant inchangé de la Grèce antique et qui à cette époque-là, concernait "tout ce qui, dans la conduite de l'homme, est considéré par les dieux comme démesure, orgueil et devant appeler leur vigilance": l'hubris. On lui opposait la tempérance ou la modération. La définition contemporaine s'est laïcisée sans rien déformer: "outrance dans le comportement inspirée par l'orgueil, démesure: journalistes se défiant de l'hubris".
L'hubris a certainement une bonne part de responsabilité dans le "malheur du monde" et on retrouve aujourd'hui de tels comportements chez nous et près de chez nous, notamment en France où l'aversion d'une partie de l'électorat à leur égard a renforcé les extrêmes, qui ne sont pourtant pas en reste... Chaque notion ayant son opposé, on peut considérer qu'il s'agit de l'hyper-modestie, puisque la tempérance et la modération, déjà citées, font plutôt figure de juste milieu.
Dans cette réflexion, je ne peux que rejoindre Paul GÉRARD, Rédacteur en chef de L'Écho. Il concluait ainsi son éditorial du 16 avril dernier, relatif aux atouts et faiblesses de la Wallonie: "Pourvu qu'elle se débarrasse définitivement de cet insupportable complexe d'infériorité qui la freine encore trop souvent" (1). Pour y arriver, pas besoin de méthode Coué, mais plutôt d'une invitation aux Wallonnes et aux Wallons à:
v intégrer parmi leurs objectifs personnels le développement inclusif et durable de leur Région;
v s'intéresser à la Wallonie, notamment à ses histoires à succès, sachant que toutes ne sont pas médiatisées et qu'il y en a certainement près de chez eux (entreprises, artisans, chercheurs, associations, personnalités...);
v communiquer et le cas échéant apprendre à communiquer;
v considérer le contact et l'échange avec l'autre (autrui) comme l'une des plus belles et des plus nécessaires expériences humaines (2).
Cette invitation ne doit pas s'accompagner d'aides financières, mais s'inscrire dans la transversalité des politiques publiques, notamment en matière d'éducation et de formation (y compris les apprentissages linguistiques), de développement territorial et de relations internationales. L'extraversion pourra ainsi figurer parmi les points d'attractivité de la Wallonie en anéantissant les insupportables hubris et complexes d'infériorité. Si on passe du Larousse au Petit Robert, elle se définit par "attitude, comportement d'un individu qui montre une grande facilité à établir des contacts avec ceux qui l'entourent, qui exprime aisément ses sentiments". C'est en effet bien plus agréable.
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(1) La Wallonie a tout pour réussir, bien sûr que oui, L'Écho, 16 avril 2022, p. 2
(2) L'œuvre d'Emmanuel LEVINAS approfondit le sens de la relation avec autrui et du respect de son altérité.
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