"Une réforme de l’État n’est ni nécessaire ni souhaitable" vient de déclarer Paul Magnette au Soir (1). Quelques jours plus tôt, en présentant avec Philippe Destatte et Paul Delforge les propositions de l’Institut Destrée pour "un fédéralisme fort et simplifié", j’avais précisé qu’ "une réforme de l’État, ce n’est pas une maladie, c’est une manière de mieux faire fonctionner les institutions" (2). Et ce bien entendu pour mieux répondre aux besoins de nos citoyennes et citoyens. Un des piliers de notre document tient en la phrase suivante: "La Belgique est un État fédéral qui se compose de quatre États fédérés: la Flandre, la Wallonie, Bruxelles et l’Ostbelgien". Ce schéma n’est pas contredit par Paul Magnette qui reconnaît dans la même interview qu’"un fédéralisme à quatre Régions serait plus simple que le système existant".
Sans poursuivre de comparaison dans le détail, on peut comprendre que des nuances existent, vraisemblablement sur le timing mais aussi sur l’opportunité, pour la Wallonie, de situer à une seule table gouvernementale et à une seule assemblée toutes les compétences utiles au développement régional, en ce compris l’éducation, la formation et la culture. Il ne nous paraît pas souhaitable que l’autonomie constitutive, que nous prônons, nous prive d’un tel atout.
Fierté collective
Par contre, on ne peut que rejoindre Paul Magnette lorsqu’il évoque un certain manque de fierté collective en Wallonie et souhaite l’arrêt de l’autoflagellation, au vu des nombreuses histoires à succès que connaît notre Région grâce à ses créateurs et opérateurs. On peut ajouter à la liste d’exemples, tirés de l’actualité récente:
- la diversification de la FN dans la production de cartes électroniques de pointe et donc dans le rapprochement des sites d’approvisionnement et le concept de ressources propres et proches;
- le rôle important de la Fondation Pairi Daiza dans la sauvegarde de l’ara de Spix, espèce brésilienne menacée;
- les progrès d’Odoo, notamment avec KPMG;
- le leadership mondial d’IBA en protonthérapie;
- etc...
Le 19 juin, le Ministre-President Elio DI RUPO a célébré la résilience des Wallonnes et des Wallons en évoquant un futur brillant ainsi que le plus grand plan de relance de l’histoire adopté par le gouvernement régional et bénéficiant de l’appui concret des partenaires sociaux et environnementaux. Et de citer comme signes récents et tangibles de redressement:
- la création de près de 30.000 nouveaux emplois en 2021;
- le chômage en baisse;
- une progression la même année du taux de création d’entreprises de 12,5 %.
On doit à Elio DI RUPO d’avoir reconnu que ces résultats n’étaient pas suffisants, ce qui confirme bien son ambition. En conclusion, les différentes séquences que l’on vient de vivre attirent l’attention sur trois éléments indispensables au bon développement de la Wallonie:
- la compréhension et l’appropriation par les Wallonnes et les Wallons des actions menées ou soutenues par la Région avec les partenaires sociaux et environnementaux;
- leur fierté collective, stimulée par un processus d’information objective quant aux succès de ses créateurs, opérateurs et autres acteurs;
- un processus continu d’évaluation, destiné à identifier objectivement et modaliser les points d’amélioration à apporter, ce en dehors de tout esprit d’autoflagellation (évitons en tout cas que ce dernier mot et l’exercice de sens critique soient considérés comme synonymes).
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(1) Le Soir, 18 et 19 juin 2022, pp. 10-11
(2) La Libre Belgique, Stéphane Tassin, 14 juin 2022, p.7
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