v Assemblée générale extraordinaire de l'Institut Destrée

 

Wallonie : ensemble pour un triple développement harmonieux

 

Communiqué

Namur, le 20 mai 2019

> Communiqué de presse pdf

 

L'Assemblée générale extraordinaire de l'Institut Destrée s'est réunie à Namur sous la présidence de Philippe Suinen ce 20 mai 2019. L'Assemblée a souligné l'importance des points qui suivent.

 

L’enjeu fondamental des actuelles élections est l’avenir de la Wallonie, du fédéralisme belge et de la construction européenne. En d’autres termes, plus que jamais, le futur des Wallonnes et des Wallons est en jeu. Cet avenir ne peut être confisqué. Il doit être l’affaire de chacune et de chacun. Tel est l’objectif du dépôt du bulletin de vote, ce 26 mai.

 

 

1. Une large majorité pour reconfigurer la Wallonie, sa gouvernance et ses institutions

 

Le geste démocratique est indispensable, mais ne suffit pas. Dans la logique des apports du congrès "Bifurcations 2019-2024" organisé avec le Collège régional de Prospective de Wallonie à Namur, le 4 décembre 2018, l'Institut Destrée appelle à la constitution d'une majorité la plus large possible des partis démocratiques lors des élections du 26 mai. Seule cette majorité pourra être capable d'appréhender l'ensemble des compétences de la Région wallonne et de la Communauté française, opérationnelles en Wallonie, dans une même vision et une même stratégie, pensées depuis la Wallonie. Elle pourra ainsi réaliser les ajustements institutionnels intrafrancophones nécessaires à son développement harmonieux.

 

Au soir du scrutin, l’avenir de la Wallonie devra être préparé  pour une période suffisamment longue, avec une  trajectoire centrale sans zigzag, comme un arbre aux racines fortes dont le tronc doit être renforcé par le dessin inventif de ses branches et rameaux. Ainsi, la Wallonie doit poursuivre et accélérer son développement au départ d’un véritable consensus entre ses parties prenantes (élues et élus wallons des partis démocratiques, partenaires sociaux, société civile, organisations non gouvernementales, acteurs de l’éducation, de la formation et de la recherche) et d'une implication parallèle de citoyennes et citoyens (forums, panels, etc.). 

 

Ce consensus, adopté par une majorité de parlementaires, devrait fixer des objectifs prioritaires pour deux législatures, avec des moyens d’action et des indicateurs de réalisation. Il  constituerait l’inspiration et la base pour un axe central continu de politiques publiques et collectives grâce à l’implication et au soutien actifs de tous les acteurs.

 

Cette majorité, dès sa mise en place, se fonderait sur une sélection de quelques grands principes politiques et une méthodologie de co-construction avec les acteurs régionaux d'une politique collective, publique et privée. Cette méthodologie permettrait au nouveau gouvernement de travailler durant tout l'été avec l’ensemble des acteurs pour élaborer un programme précis et innovant, refondant complètement le budget régional et le mobilisant dans sa totalité en faveur d'un renouveau de la Wallonie. La Déclaration de Politique régionale définitive prendrait alors la forme d'un engagement réciproque des acteurs (contrat, nouveau plan stratégique prioritaire, WalDeal, etc.) qui serait signé par les parties prenantes puis présenté lors de la rentrée parlementaire en septembre 2019.

 

Ce pacte fédérateur à dix ans, qui correspond aussi à l’idée du Waldeal, devrait, à son expiration, être prolongé par un autre pacte à long terme, préparé de la même manière après évaluation des résultats. 

 

2. Une attention particulière à la coopération fédérale

 

En ce qui concerne le niveau fédéral, l'Assemblée générale de l'Institut Destrée réaffirme le principe fédéraliste cher à Élie Baussart (1887-1965) selon lequel la Belgique est faite pour la Flandre et la Wallonie - en ajoutant Bruxelles et l'Ostbelgien - et non le contraire. Le bon fonctionnement du système institutionnel  belge - un fédéralisme très avancé - ne pourra pas faire l'économie d'un renforcement des mécanismes de coopération entre entités fédérales et entités fédérées. Loin de tout fantasme de refédéralisation, de recentralisme, et par conséquent de renforcement de l'influence de la région la plus peuplée, cette question nous paraît fondamentale pour affronter les enjeux mondiaux que constituent le changement climatique, la transition énergétique, la mobilité, la cohésion sociale et territoriale, la sécurité intérieure et extérieure qui se déclinent du local au global.

 

Cette attention particulière à la coopération fédérale ne saurait se faire au détriment de ces autres principes fondamentaux que sont l'autonomie régionale, la participation des composantes fédérées aux décisions et à l'activité des organes fédéraux, ainsi que le principe de subsidiarité.

 

L'Assemblée générale de l'Institut Destrée considère également que, quelles que soient les préférences de chacune et de chacun, le dialogue constructif avec l'ensemble des partis politiques démocratiques de Flandre doit prévaloir. Les attentes bruxelloises et germanophones seront autant entendues que celles émanant de Wallonie.

 

3. Un nouveau souffle pour l'Europe

 

Contrairement à beaucoup de voix en Wallonie, en France ou ailleurs, l'Institut Destrée pense que l'heure présente est celle où l'Europe doit se renforcer et émerger dans des domaines dans lesquels elle est restée jusqu'ici très timide : tant en matière sociale que culturelle, d'énergie, de fiscalité ou de défense.

 

Pour les Wallonnes et les Wallons, faire la Belgique et faire l'Europe sont deux mouvements complémentaires. À l'heure des grandes incertitudes aux frontières intérieures et extérieures Ouest, Est et Sud de l'Europe, il s'agit pour les institutions européennes, mais aussi pour les citoyennes et citoyens, de trouver un nouveau souffle qui ne pourra être construit que sur l'audace, l'innovation, l'esprit d'entreprendre, l'égalité et la solidarité, ainsi que le renouvellement de la démocratie. 

 

L'Institut Destrée prendra sa part dans ces trois chantiers, éclairés dans quelques jours par un triple rendez-vous électoral. Il le fera sans prétention exagérée, mais avec la détermination, l'indépendance et le sérieux qu'on veut bien lui reconnaître.

 

* * *

 

L'Institut Destrée est un centre de recherche indépendant, à vocation interuniversitaire et un think tank pluraliste. Il est présidé par Philippe Suinen. Le Feuillet de présentation est proposé dès la page d'accueil du portail http://www.institut-destree.eu/ en trois langues (FR, DE, EN).

http://www.institut-destree.eu/wa_files/institut-destree_feuillet_presentation_2019.pdf

 

Pour tout renseignement : 

Philippe Suinen, président de l'Institut Destrée (0477 373399)

Philippe Destatte, directeur général de l'Institut Destrée (0497 252566)

Hélène Bodart, chargée de communication (bodart.helene [at] institut-destree.eu)

Les médias ne doivent pas hésiter à recourir aux expertes et experts de l'Institut Destrée dans leurs diverses activités et bases de données (prospective, développement territorial, égalité des genres, l'histoire de la Wallonie, rétrospective des problématiques européennes, nationales / fédérales, régionales et territoriales, etc.).